Contexte

Depuis la révolution industrielle, les activités et les sociétés humaines se sont structurées autour de l'usage des énergies fossiles, impactant fortement le climat. Préserver une planète habitable au XXIème siècle représente désormais un défi immense.

Une concentration historique

Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont déjà plus élevées que jamais auparavant dans l'histoire des homo sapiens (voir Vital Signs of the Planet pour la concentration de dioxyde de carbone en direct, et des graphiques historiques couvrant les 800 000 années précédentes). Ces concentrations continuent d'augmenter chaque année, en réponse aux importantes émissions d'origine anthropique annuelles (voir Global Carbon Atlas pour une carte des émissions annuelles par pays).

Une hausse de température déjà significative

Ces concentrations ont déjà causé une hausse de 1°C de la température moyenne de la planète par rapport aux niveaux préindustriels (voir Vital Signs of the Planet de la NASA pour un graphique de l'anomalie de température dans le temps). Même des changements héroïques de nos sociétés n'éviteront pas une hausse d'au moins 1,5°C d'ici la fin du 21ème siècle, ce qui aura déjà d'énormes impacts sur la nature et les hommes (voir le Chapitre 3 du rapport 2018 du GIEC sur les impacts d'une hausse de 1,5°C).

Un budget carbone très restreint

Selon le rapport 2018 du GIEC, le budget carbone restant, à partir du 1er janvier 2020, est de 240 GtCO2 pour avoir 66% de chance de limiter l'augmentation de température à 1,5°C, ou de 990 GtCO2 afin d'avoir 66% de chance de limiter l'augmentation de température à 2°C (voir le Tableau 2.2 du chapitre 2).

L'humanité a déjà consommé la plus grande partie de son budget total de carbone (voir la Carbon Clock du Mercator Research Institute, pour le temps restant correspondant au rythme des émissions annuelles actuelles, ou les Climate Spirals d'Open Climate Data pour de belles représentations visuelles).

Les productions prévues de combustibles fossiles jusqu'en 2030 dépassent déjà le budget de 1,5°C (voir le rapport Production Gap). Pour plus d'informations sur le budget carbone, voir le rapport Carbon Budget du Global Carbon Project.

Un accord mondial insuffisant

En décembre 2015, 196 États parties ont adopté l'Accord de Paris, dont l'objectif déclaré est de maintenir la hausse de la température bien en dessous de 2°C et d'essayer de la limiter à 1,5°C. Contrairement à l'accord précédent (le Protocole de Kyoto), l'accord de Paris ne fixe ni objectifs de réduction, ni plafonds d'émissions pour chaque pays, ni mécanismes de sanction. Au lieu de cela, chaque pays a été invité à définir sa propre contribution déterminée au niveau national et à la ré-évaluer périodiquement.

Actuellement, non seulement la somme des engagements pris par les pays est incompatible avec l'objectif des 2°C, mais les politiques prévues ou effectivement mises en oeuvre dans chaque pays sont insuffisantes pour respecter ces engagements nationaux (voir Climate Action Tracker pour une analyse par pays).